Le Point – L’Embellie à Paris

Immobilier : l’embellie à Paris

Par Bruno Monier-Vinard – Publié le 11 octobre 2016 à 17h24

Rebond. Plus d’acheteurs, notamment grâce à la baisse des taux, mais autant, voire moins, de biens à vendre. Résultat : le marché s’envole.

Après quatre années de légère érosion des prix, le prix au mètre carré a grimpé de 2,6 % dans la capitale au cours des 12 derniers mois, se situant désormais à hauteur de 8 100 euros, soit son niveau de l’automne 2014. Comment pouvait-il en être autrement avec un marché dont la reprise s’est amorcée à l’automne 2015 et qui a été particulièrement actif cet été, obligeant de nombreux agents immobiliers à compacter leurs vacances ?

« Au vu des taux d’intérêt, c’est le moment ou jamais d’acheter. En utilisant la plus-value d’une précédente acquisition et/ou en renégociant son prêt, on peut gagner une chambre pour ses enfants ou surclasser son habitation », indique Roger Abecassis, président de Consultants Immobilier.

« Aujourd’hui, emprunter, c’est s’enrichir », promet Jean-Philippe Roux, chez John Taylor.

Sur le terrain, la réactivité des candidats alimente un rebond annuel d’environ 15 % des achats. « La forte demande d’une clientèle essentiellement française assèche dangereusement le stock et tire les prix des surfaces familiales des beaux quartiers », constate Charles-Marie Jottras, chez Daniel Féau. « Certains vendeurs restent assez gourmands, surtout s’ils ont acheté au pic du marché, fin 2011, ayant du mal à accepter une moins-value d’environ 5 % à laquelle s’ajoutent les frais de notaire », analyse Jérôme Quentel, d’Engel & Völkers. Mais pas encore d’emballement dans la surenchère. « Les meilleurs appartements partent en deux jours, alors que les biens avec défauts restent parfois plusieurs mois en vitrine », précise Richard Tzipine, chez Barnes. À l’image de la plateforme MeilleursAgents.com, les outils high-tech qui scannent le marché ont favorisé une plus grande transparence de sa réelle cote. « Les candidats mettent vite à l’écart les biens surévalués. Après une longue résistance, les propriétaires commencent à intégrer cette information et lâchent du lest, sauf s’ils ne sont pas pressés de vendre », commente Alexandre Moisset, chez Mobilis. Négociations et délais de vente se raccourcissent.

« À Montmartre, c’est le plein boom depuis la rentrée. Les petites et moyennes surfaces s’arrachent, mais à des prix toujours contenus, se félicite Brice Moyse, patron d’Immopolis. Les vendeurs ne doivent pas confondre la reprise des transactions avec la hausse des prix. Du moins, pas encore… » Une donne que brouille l’échéance présidentielle : certains anticipent une alternance synonyme d’assouplissement législatif et fiscal, tandis que d’autres préfèrent attendre de voir le résultat pour passer à l’action.

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